mercredi 17 mars 2010

Une conférence pour comprendre la crise financière et économique

Edition : Je modifie ce message du mois de décembre car la conférence de Dominique Plihon a du être reportée ... et je n'avais pas mis à jour ce blog, étant actuellement débordé par mes activités au sein de l'Association des Professeurs de Sciences Economiques et Sociales (APSES). L'actualité est un peu chaude de ce côté là ! La conférence de Dominique Plihon aura lieu jeudi 18 mars finalement.

Jeudi 18 mars, les élèves de première et terminale ES du Lycée Marguerite Yourcenar assisteront à une conférence de Dominique Plihon, professeur d'économie financière à l'Université Paris XIII Nord et président du conseil scientifique de l'association ATTAC (voir sa biographie sur Wikipedia pour plus d'infos sur son parcours).

Je mets un billet rapidement sur ce blog pour vous rappeler les deux billets parus ici l'an passé afin de décrypter les mécanismes essentiels de la crise financière et économique :
- Bulles, krach et rebonds !, Episode 1 (sur la crise bancaire et immobilière aux Etats-Unis, et sa transmission aux autres pays.
- Bulles, krach et rebonds !, Episode 2 (sur les origines monétaires de la crise, avec un rappel utile sur les mécanismes de la création monétaire et son contrôle par les banques centrales ...).

A consulter avant la conférence de jeudi 18 mars, qui aura lieu en salle Polyvalente de 13h00 à 14h30, histoire de préparer quelques questions à poser à Dominique Plihon. Vous êtes libérés de cours à 12h00 (pour ceux qui ont cours à 11h30).





vendredi 18 septembre 2009

"Pourquoi on paye des impôts ?"

Bayard Presse et le Ministère du Budget viennent de publier une petite brochure très bien faite pour expliquer les finances publiques aux adolescents sous la forme d'une BD entrecoupée de quelques pages d'explication. Pour la visionner, il vous suffit de cliquer sur l'image ci-dessous, ou vous pouvez la télécharger ici :


C'est clair, accessible, vivant sur un sujet qui peut être rébarbatif. Cela répondra à beaucoup de questions que vous vous posez peut-être :
- A quoi sert l'argent de l'Etat ?
- D'où vient l'argent de l'Etat ?
- Comment se prépare le budget de l'Etat ?
- Quel est le rôle de parlementaires ?
- C'est quoi la dette ?

L'ensemble est remarquablement neutre sur un sujet au coeur des décisions politiques et des débats démocratiques. Ainsi, les définitions et les liens entre déficit public et dette publique sont très bien présentés :

Il en est de même des problèmes que posent des déficits et une dette trop élevés :

En revanche, quand il s'agit de présenter les solutions pour diminuer les déficits, toutes ne sont pas rangées sur un pied d'égalité. "La première chose à faire : des économies pour diminuer les dépenses de l'Etat", dit le personnage représentant le ministère. Ceci est suivi d'une série de propositions, certaines ayant peu d'impact sur les dépenses totales (économies de papier grâce à internet, économies d'énergie, centralisation des achats), auxquelles s'ajoute une mesure ayant un réel impact sur les dépenses : ne pas remplacer la totalité des fonctionnaires partant à la retraite.

Pourtant, il y a bien une autre solution pour résorber les déficits, augmenter les impôts, mais celle-ci est tout de suite présentée comme controversée, potentiellement impopulaire :

Il est loin d'être évident que tous les citoyens soient d'accord pour diminuer le nombre de policiers, de juges, d'enseignants, de chercheurs, alors que la lutte contre l'insécurité, un meilleur fonctionnement de la justice, de l'enseignement et de la recherche sont au coeur des débats politiques actuels.
Par ailleurs, l'augmentation des impôts n'est pas nécessairement impopulaire si la contrepartie en termes d'amélioration des services publics est perçue par les citoyens.
Au contraire, des baisses d'impôt comme le bouclier fiscal (qui permet de limiter les impôts versés - impôt sur le revenu, sur la fortune, CSG, impôts fonciers - à 50 % des revenus déclarés par un ménage) sont aujourd'hui très controversées. Un rapport du député UMP Gilles Carrez montrait en juillet 2009 que ces baisses d'impôts pour les plus riches ont coûté plus d'un demi-milliard d'euros à l'Etat en 2008 et bénéficié à un peu moins de 19 000 ménages, les 1 000 plus riches touchant à eux-seuls les 3/4 des sommes d'argent reversées ...

Voilà donc un document très utile pour comprendre le budget de l'Etat, très pédagogique, globalement neutre, mais dommage que ce souci de neutralité n'ai pas été poussé jusqu'au bout ...

A noter : les explications ne concernent que le budget des administrations centrales, et non l'ensemble du budget de ce que l'INSEE appelle les Administrations Publiques. Les Administrations Publiques, en France, ce sont plus de 1 000 milliards euros de dépenses, parmi lesquelles il faut distinguer :
- Les dépenses des administrations centrales (au niveau national ; exemples : les grands ministères), 35 % du total environ, seules concernées par la brochure sauf dans les deux dernières pages.
- Les dépenses des administrations locales (communes, départements, régions), 20 % du total environ.
- Les dépenses des administrations de la sécurité sociale (retraites, assurance maladie, allocations chômage, allocations familiales etc.), 55 % du total environ.

Pour aller plus loin, le ministère du Budget propose quelques jeux interactifs pour se familiariser avec les finances publiques sur le site du ministère.
- Le jeu de simulation budgétaire Cyber Budget vous permet de prendre virtuellement les commandes du budget de la France. Ministre du budget, vous avez quatre missions à accomplir successivement : la préparation, la programmation, le vote et la gestion du budget de l'Etat.
- LOLF Flash vous invite à vous glisser dans la peau d'un responsable public. Après avoir choisi une mission, vous vous fixez des objectifs, choisissez des indicateurs, et la pilotez en prenant des décisions face à des évènements imprévus.

Des élèves de TES du Lycée Marguerite Yourcenar ont pu échanger avec le ministre du Budget, Eric Woerth, ainsi qu'avec le directeur du Budget, Philippe Josse, à Bercy à l'occasion de la parution de cette brochure mercredi 16 septembre 2009.
Merci à Mylène, Alexandra, Marion, Ekaterina, Marine et Estelle pour leur participation et leurs questions très pertinentes ! Dommage que la
vidéo sur le site du magazine Phosphore ait choisi de donner la part belle aux 3 élèves de 1S du Lycée Louis-le-Grand à Paris ...

lundi 26 janvier 2009

Des "experts" pas toujours au dessus de tout reproche ...

Un petit billet pour prolonger ici une discussion que nous avons eu en cours avec les Terminales sur des personnes qui sont présentées comme des "experts" par certains média (nous parlions d'Alain Minc en particulier ...) mais qui utilisent parfois des raisonnements très très contestables ...

Dans un billet récent sur son excellent blog de décryptage de l'actualité économique (que je vous recommande chaudement), le journaliste économique Jean-François Couvrat épingle Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterrand qui écrit et parle aujourd'hui sur à peu près tout, et Michel Pébereau, ancien PDG de BNP-Paribas et actuel président de son Conseil d'Administration, président de l'Institut de l'Entreprise (un organisme financé par de grandes entreprises pour contribuer aux débats publics sur les questions économiques) et à ce titre un des principaux critiques de l'enseignement des SES au lycée, accusées de manque de rigueur scientifique et de dérives idéologiques.

Michel Pébereau déclarait ainsi le 5 octobre 2003 dans Le Monde :
Chaque année, nos paiements courants apportent un excédent de l’ordre de 2 % de notre PIB pour financer l’économie nationale.

De la part de Michel Pébereau qui est un des principaux censeurs des SES, cette ignorance de l'équilibre ressources-emplois, au programme du premier chapitre du programme de 1ère ES, ne manque pas de piquant. Un petit rappel à partir d'une infographie réalisée par Alternatives Economiques dans un article très clair d'Arnaud Parienty :

Pour vérifier que vous savez poser cet équilibre, voir ce petit exercice interactif sur le site de l'INSEE ; pour une autre explication détaillée, voir la page qu'y consacre mon excellent collègue Jean-Pierre Simonet .

Dans une économie donnée, un excédent des échanges extérieurs (des exportations supérieures aux importations par exemple) se traduit donc par une capacité de financement vis-à-vis du reste du monde résultant d'un excès de l'épargne sur l'investissement. L'excédent extérieur d'un pays comme la France signifie donc que les agents de cette économie peuvent financer avec cet excès d'épargne des investissements dans le reste du monde ... et non que cet excès d'épargne finance des dépenses d'investissement dans l'économie nationale !

Le même Michel Pébereau déclarait le 8 janvier dans le magazine Challenges en faisant référence à Alternatives Economiques, journal qui selon lui s'oppose à l'enseignement de la microéconomie au lycée :
Pour moi, ce journal conteste le théorème de Pythagore.» [...] «La microéconomie est une science dont les lois valent partout, en tous temps. La macroéconomie, en revanche, permet toutes les interprétations idéologiques.

Or, à ma connaissance, l'équilibre ressources-emplois est peut-être le seul mécanisme économique valable partout, en tous temps et lieux, de manière axiomatique (comme certains théorèmes mathématiques) car c'est une pure relation d'équivalence : les produits sont utilisés ou stockés ... Un excédent extérieur correspond donc à un excès d'épargne sur l'investissement et donc à une capacité de financement de la nation vis à vis du reste du monde.
Et c'est bien un raisonnement macroéconomique qui, pour le coup, peut revendiquer un statut comparable au théorème de Pythagore. Les "lois" de l'offre et de la demande ou la détermination de l'équilibre du producteur (la quantité qu'il va produire en fonction du prix du marché) et du consommateur (la quantité qu'il va consommer en fonction du prix du marché) ne peuvent pas revendiquer une telle validité universelle car chacun de ces mécanismes dépend de paramètres qui prennent des valeurs très différentes ici et là.

En bref, la macroéconomie n'est pas plus ou pas moins scientifique que la microéconomie. Et ce qui n'est pas scientifique et relève de l'idéologie, c'est d'affirmer que seule la microéconomie est scientifique ... ce qui suppose de ne pas s'emmêler les pieds dans certains mécanismes essentiels que propose l'approche macroéconomique !

Une petite pierre dans le jardin de notre censeur préféré ...

vendredi 9 janvier 2009

Supprimer le juge d'instruction ?

Au cours de la dernière séance d'ECJS avec le groupe 1 en TES, nous avons discuté des annonces faites le jour même par le Président de la République qui souhaite supprimer le rôle actuel du juge d'instruction dans la procédure pénale.
Comme promis, voilà quelques éléments complémentaires pour éclairer votre jugement dans ce qui s'annonce être un des débats politiques important en 2009.

Pour ceux qui ne seraient pas au clair sur le fonctionnement de la justice pénale en France, les rôles respectifs des juges du parquet et des juges du siège (dont fait partie le juge d'instruction), voir le billet précédent posté ici.

Le ministère de la justice propose sur son site des animations très éclairantes sur le fonctionnement de la justice et les métiers de la justice (à consulter également si vous commencez à songer à vous orienter vers le droit l'an prochain ...). Il y a une page consacrée au juge d'instruction ici, avec une interview assez éclairante d'une femme juge d'instruction.

Rappelons quelques points importants :
- C'est le procureur de la République (le "parquet", dépendant directement du Ministère de la Justice) qui décide de l'ouverture de poursuites dans une affaire judiciaire au nom de l'Etat ou sur demande de personnes portant plainte et se constituant "parties civiles". L'affaire n'est instruite par un juge d'instruction que dans le cas de crimes et de délits graves et complexes, soit environ 5 % des affaires pénales, mais ces affaires sont parfois très "sensibles" : soit parce qu'elles peuvent avoir un écho important dans l'opinion du fait de leur couverture médiatique ; soit parce qu'elles peuvent concerner des personnes haut placées ou des intérêts puissants (entreprises, partis politiques, etc.). Dans les 95 % d'affaires pénales restantes (contraventions, délits peu graves ou peu complexes), c'est le parquet qui dirige les enquêtes de police.
- Puisque le juge d'instruction est en charge d'affaires où les pressions politiques, économiques ou médiatiques peuvent être importantes, c'est aujourd'hui un magistrat indépendant et inamovible qui fait partie des magistrats du "siège". Il doit "instruire" le dossier, c'est à dire effectuer tous les actes qui peuvent aider à la "manifestation de la vérité", à charge comme à décharge. Son travail est contrôlé par la chambre de l'instruction dépendant de la cour d'appel.
- Il peut procéder à la mise en examen des personnes ou demander à ce qu'elles soient placées sous le statut de témoin assisté. Il peut demander à ce que les personnes mises en examen soient placées en détention préventive mais c'est le juge des libertés et de la détention qui en décide depuis 2001. Une fois qu'il estime son travail terminé, il peut "mettre en cause" la ou les personnes mises en examen et les renvoyer devant un tribunal, ou prononcer une ordonnance de "non lieu" si les charges sont insuffisantes.

Le juge d'instruction est donc un élément clé de la procédure inquisitoire qui existe en matière pénale en France depuis Napoléon 1er, et même sous la Monarchie (les juges d'instruction sont les lointains héritiers des lieutenants criminels du Roi ...). Au contraire, dans le système anglo-saxon, la procédure pénale est une procédure accusatoire où le juge joue un simple rôle d'arbitre entre l'accusation menée par le parquet (les procureurs, qui sont des magistrats élus aux Etats-Unis, et indépendants du pouvoir politique) et la défense. Dans ce système accusatoire, l'essentiel se joue lors du procès, de manière contradictoire, dans les débats opposant le procureur qui enquête "à charge" et les avocats de la défense qui vont rechercher les failles dans l'argumentation du procureur.
Ce sont ces procès que mettent en scène les séries américaines traitant du monde de la justice, notamment Boston Justice (visionnable sur 13e Rue. Avis personnel : Excellent !!!) ou NCIS (mentionnée par Jonathan en cours, mais je n'ai jamais regardé car je n'ai pas de TV ...). Attention : ces procès n'ont pas grand chose à voir avec les procès tels qu'ils se déroulent en France ... mais ils pourraient bien ressembler aux procès futurs en France si le juge d'instruction disparaissait et que nous passions à une procédure accusatoire.

Voir également, en vous procurant le DVD, l'excellent documentaire de Jean-Xavier de Lestrade, Un coupable idéal, qui a obtenu l'Oscar du meilleur documentaire en 2001. Il montre le travail d'un avocat de la défense qui cherche à disculper un adolescent noir accusé du meutre d'une femme blanche sur le simple témoignage du mari de celle-ci et sur la foi d'aveux extorqués par la Police peu après l'arrestation. Vous pouvez voir le début ici :


La suppression du juge d'instruction, sans autres changements du système judiciaire français, semble poser deux questions :
- Celle de l'indépendance de la justice, car les enquêtes seraient dorénavant menées par le Parquet. Or les procureurs sont nommés et dépendent directement du Ministère de la Justice.
- Celle de l'égalité des citoyens devant la justice, car le rôle de l'avocat de la défense serait désormais de défendre son client en se donnant les moyens de contredire l'enquête menée "à charge" par le procureur (expertises, recherches, témoignages etc.) ce qui peut avoir un coût exhorbitant.

Pour un aperçu des débats concernant cette annonce, vous pouvez écouter pendant une semaine l'émission "C dans l'air" du jeudi 8 janvier 2009 ici.

Je vous propose également deux interviews pour aller plus loin, de manière "contradictoire" (pour rester dans les termes juriques ...) :
- "A décharge", Mireille Delmas-Marty, professeur de Droit au Collège de France et à l'origine d'un rapport demandant la suppression du juge d'instruction en 1990 (oui, ça date !) expose les conditions qui permettraient de garantir l'indépendance de la justice.
- "A charge", André Vallini, député PS et ancien président de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire d'Outreau (2005), rappelle les conclusions de ces travaux, son attachement à une procédure inquisitoire qui peut être améliorée, et que les recommandations de cette commission où siégaient des parlementaires de droite comme de gauche ont été à l'origine d'une loi votée en mars 2007 réformant la procédure pénale ... mais qui est aujourd'hui remise en cause alors qu'elle n'est même pas encore appliquée !

Que pensez-vous de cette réforme ? Les commentaires sont bienvenus, ainsi que les demandes d'éclaircissements évidemment.

lundi 10 novembre 2008

Quelques animations sur l'investissement

Certaines de ces animations sont référencées sur le site compagnon du manuel de TES (voir "liens" de ce blog également). C'est mon excellent collègue Joachim Dornbusch (Achères) qui en est l'auteur. 1000 remerciements à lui !

Tout d'abord, puisque nous l'avons exploitée aujourd'hui en TD (voir fichier ici), vous pouvez jouer et rejouer cette animation sur le multiplicateur d'investissement en changeant les valeurs de la propension à épargner et le montant de l'investissement :
http://ecomultimedia.free.fr/multiplicateur/multipli.html
Au total, si la propension à épargner est de s (0,2 dans l'exemple du cours), l'effet multiplicateur est de 1/s (1/0,2=5 dans l'exemple du cours). Donc, si une entreprise investit 100 euros, cela génère 500 euros d'augmentation du PIB dans l'économie. Magie de l'économie ... Plus fort que la multiplication des pains par un certain JC !

Vous trouverez une autre explication du multiplicateur sous la forme d'un Powerpoint du même auteur ici :
http://ecomultimedia.free.fr/term.html
Cliquez sur le chapitre concernant l'accumulation du capital, puis sur l'onglet "Multiplicateur". Très pédagogique.

Pour réviser la définition de la FBCF
http://ecomultimedia.free.fr/investInsee/definirInvestissement.swf

Pour réviser les 4 manières de financer l'investissement
http://ecomultimedia.free.fr/financementInvest/fininvest.html

Pour aller plus loin sur l'actualisation, ou comment est évaluée la rentabilité d'un projet d'investissement (seulement pour ceux qui veulent en savoir plus : cela va au delà du programme de terminale, et attention à ce que cela ne génère pas de confusions par rapport à ce qu'on a vu en cours ...)
http://ecomultimedia.free.fr/actualisation/index.html

Il y a d'autres présentations Powerpoint visionnables sur ce chapitre ou les autres, sur le même site : http://ecomultimedia.free.fr/term.html

mercredi 5 novembre 2008

Cour d'assises, crimes et châtiments

Après le débat sur le jugement des personnes atteintes de troubles mentaux, d' "abolition du discernement", nous avons visionné un extrait d'un reportage montrant le fonctionnement d'une cour d'assises avant les vacances. Je vous propose un petit billet pointant l'essentiel de ce qu'il faut en retenir.

Rappelons qu'une cour d'assises juge des crimes, c'est à dire les infractions les plus graves (meurtres, attentats, viols, etc.). Il s'agit d'une juridiction pénale (qui traite des infractions à la lois) et non d'une juridiction civile (qui traite des litiges entre personnes). Les infractions moins graves sont jugées par le tribunal correctionnel pour les délits (exemple : un vol) et le tribunal de police pour les contraventions (exemple : une entorse au code de la route).
Si vous voulez avoir les idées claires sur l'organisation de la justice, les différents ordres judiciaires et les niveaux de juridiction, le ministère de la Justice propose des petites animations (un peu moches, OK, mais pédagogiques) qui peuvent vous aider à avoir les idées claires :
http://www.justice.gouv.fr/index.php?rubrique=10031&ssrubrique=10033#animation_1

Pour ces infractions graves à la loi que la justice appelle des "crimes", depuis la révolution française ce ne sont pas seulement des magistrats professionnels qui jugent, mais également des jurés non professionnels tirés au hasard sur les listes électorales parmi les personnes ayant un casier judiciaire vierge. Les 9 jurés représentent le peuple souverain de la Nation, fondement de la légitimité des lois mais aussi de la Justice dans la République Française.
Comme vous l'avez vu dans le procès du reportage, il y a trois ou quatre acteurs essentiels dans un procès d'assises :
- L'accusé et le ou les avocats de la défense. Dans le procès du reportage, cet avocat est "commis d'office" car l'accusé a demandé à bénéficier de l'aide judiciaire.
- Le ministère public ou "parquet" représenté par l'avocat général , qui prononce un réquisitoire demandant une peine au nom du respect de l'ordre public.
- La cour (trois juges professionnels du "siège") et les 9 jurés qui sont là pour prononcer un jugement.
C'est le ministère public qui porte plainte, ordonne les poursuites, organise l'enquête (menée par un juge d'instruction) au nom de l'ensemble de la société. Cependant, des personnes estimant avoir subi un dommage direct (victimes) ou indirect (des parents de victimes) peuvent se porter partie civile, constituant ainsi un 4e acteur dans le procès.

On retrouve cette configuration dans le film :

L'accusé est présumé innocent et le doute doit lui profiter : c'est la culpabilité qui doit être prouvée, et non l'innocence d'un accusé qui serait présumé coupable.
A l'issue des audiences, les 3 juges professionnels et les 9 jurés se retirent pour délibérer. Ils délibèrent sur la culpabilité (il faut 8 voix au moins sur 12 pour prononcer la culpabilité) et sur la peine (au moins 7 voix sur 12 sur une même peine pour qu'elle soit prononcée).

Sur le choix des jurés et leur rôle dans le procès d'assises, voir cette page très claire sur le site du Ministère de la Justice, avec une vidéo présentant des témoignages de jurés. Si vous avez 18 ans, vous pouvez être tiré au sort à tout moment !
http://www.vos-droits.justice.gouv.fr/index.php?rubrique=10062&ssrubrique=10198&article=11174

Pour aller plus loin, vous pouvez revoir le documentaire "Cour d'assises, crimes et châtiments" d'Amal Moghaizel (2008) qui retrace le déroulement de trois procès d'assises qui se sont déroulés au Palais de Justice de Beauvais.




A vous de voir si vous souhaitez continuer sur ce thème, en reparlant peut-être de l'égalité des citoyens devant la justice, ou si vous souhaitez passer à autre chose !

Inscriptions au bac : pensez aux options !

Vendredi 7 novembre de 13h00 à 14h30, vous passerez au CDI pour l'inscription au bac sur internet.

N'oubliez pas :
- La feuille de pré-inscription remplie.
- L'attestation de recensement ou le certificat de la journée Appel de Préparation à la Défense si vous l'avez déjà faite.

Vous pouvez vous inscrire à deux options facultatives en "candidat libre", sans suivre de cours pendant l'année : une option sportive, une option artistique et / ou une ou deux options linguistiques portant sur d'autres langues que celles choisies en LV1 et LV2 évidemment. L
es modalités de passage varient selon les disciplines. Cela peut valoir le coup car seuls les points au dessus de la moyenne comptent (vous ne pouvez pas perdre de points), et coefficient 2 !
Si vous pratiquez régulièrement une de ces activités, c'est l'occasion de grappiller quelques points qui peuvent être précieux pour avoir le bac ou une mention !

Les programmes des options artistiques
Option musique, théâtre, arts plastiques, danse, histoire des arts, cinéma audiovisuel.

Les programmes des options sportives
Option badminton, gymnastique (modalités et grille d'évaluation), sauvetage (modalités, grille d'évaluation et fiche de notation à remplir par le candidat), tennis de table (oui !!!), basket ball (modalités et grille d'évaluation), demi fond 3 x 500 m.
Correctif : Madame Bidon (proviseur adjoint) me précise que sur l'Académie de Versailles vous ne pouvez choisir en option sportive ponctuelle que natation, volley et gymnastique au sol. La liste ci-dessus correspond aux options sportives qu'il est possible de prendre dans l'Académie de Paris.

Les programmes des options linguistiques
Vous pouvez prendre une LV3 en option. C'est à l'oral pour l'arabe, allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, grec moderne, hébreu, italien, japonais, néerlandais, polonais, portugais, russe et vivaro - alpin. Pour d'autres langues beaucoup plus rares, c'est à l'écrit.
Je n'ai pas trouvé les pdf des programmes pour les autres langues que l'arabe, mais vous pourrez demander au secrétariat du lycée si vous êtes intéressés.

Pour terminer, voilà un reportage sur l'option surf que les lycéens de l'Académie de Bordeaux peuvent désormais passer au bac, qui montre bien la logique de ces options : permettre aux élèves de valoriser au bac des pratiques qu'ils font dans l'année, mais en les évaluant rigoureusement comme les autres épreuves du bac.
Désolé, mais il n'est pas prévu d'option surf sur la Seine pour les candidats de la région parisienne !