mercredi 6 février 2008

Va, vis et deviens

Quelques infos supplémentaires pour ceux qui ont aimé, comme moi, le 2e film que nous avons vu au cinéma Truffaut mardi dernier :
Vas, vis et deviens, de Radu Mihaileanu [2005]


Le synopsis du film, pour ceux qui tomberaient sur ce blog sans passer par la case "1ère ES2" au lycée Marguerite Yourcenar :
En 1984, une opération américano-israélienne, l'opération Moïse rapatrie les juifs noirs d'Éthiopie (les falashas) en Israël. Dans un camp de réfugiés au Soudan, une mère chrétienne pousse son fils à se faire passer pour juif afin de survivre. Cette séparation poussera le jeune enfant à mentir toute sa vie, ni juif, ni orphelin, il sera intégré dans une famille juive avec ce double malaise, celui de sa mère qui lui manque et des racines qu'il a perdues.
Source : Wikipedia.

La bande annonce :

Le film raconte une histoire vraie. En 1983-84, une guerre civile éclate dans le Nord de l'Ethiopie, poussant une partie de la population à fuir vers le Soudan. Ces populations, dont un grand nombre de falashas, sont regroupées dans des camps où très rapidement les ressources manquent et les maladies se propagent.
Cette crise humanitaire va déclencher une vague de solidarité internationale, avec l'engagement d'ONG comme Médecins Sans Frontières et des campagnes de collectes de fonds orchestrées par des artistes comme Bob Geldolf. C'est l'époque du Live Aid et des "tubes humanitaires" : USA for Africa aux Etats-Unis ou Chanteurs sans frontières en France.

C'est dans ce contexte qu'Israël, avec le soutien des Etats-Unis, va organiser une grande opération de rapatriement d'un grand nombre de ces falashas : l'opération Moïse (6500 personnes) puis l'opération Reine de Saba (650 personnes). L'immigration éthiopienne vers Israël existe depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948. Elle prend une plus grande ampleur depuis 1973, car c'est seulement à cette date que les grands Rabbins ont reconnu la judéité des falashas. Or, être reconnu comme juif ouvre le droit à bénéficier de la loi du retour en Israël : le droit pour tout juif d'émigrer et de s'installer dans le pays.

Le film raconte bien les difficultés de l'intégration de ces juifs éthiopiens en Israël. C'est un bon exemple d'acculturation par assimilation. Il leur a été demandé d'abandonner des pans entiers de leur culture, notamment leur langue (l'Amharique éthiopien), leurs noms, les particularités de leur judaïsme (bible différente, utilisation du Guèze au lieu de l'Hébreu comme langue religieuse, fêtes différentes etc.).
L'intégration des falashas en Israël a été plus difficile que celle des autres populations juives arrivées depuis 1948 : difficultés de maîtrise de l'Hébreu ; ségrégation dans des campements de mobile home provisoires ... qui durent ; racisme d'une partie de la société israélienne, de certains fondamentalistes religieux en particulier qui ne veulent pas les reconnaître comme juifs etc.
Le film montre bien ces difficultés.

Pour en savoir plus sur l'Ethiopie, vous pouvez regarder ce numéro de l'excellente émission de Jean-Christophe Victor, Le dessous des cartes, qui parle très rapidement des falashas au début, mais porte plus sur les conflits actuels dans cette région appelée la "corne de l'Afrique".





1 commentaire:

amayas a dit…

vous pouvez avoir des extraits de totalité du film sur une durée de 19mn37.Sur le site de dailymotion sous le pseudo de issakaressen 7.très beau film.merci pour l'avoir publier sur ce blogue